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Towards The Sun
13 novembre 2015

Day 31: Time to Say Goodbye

Les événements négatifs de la veille, mon départ imminent de Penestanan, la chaleur étouffante, mon quota tolérance-bébêtes largement dépassé (car oui, les araignées ne sont pas nos uniques colocataires indésirés ces derniers jours !), l'avion Doha-Bali de Mélody et Charline annulé*... Bref, je ne sais pas ce qui a le plus joué, quoi qu’il en soit, mon cerveau a surchauffé et mes heures de sommeil se sont volatilisées !
*Si l’aéroport autorise les départs, il n’en va pas de même pour les arrivées. C’est une logique qui dépasse mon entendement... Apparemment, les cendres du volcan (le Mont Rijani) ne s’en prennent qu’aux avions qui atterrissent. Les avions qui décollent seraient-ils protégés par le dieu du vent ? Y aurait-il une histoire d’offrandes là-dessous ?

Pour mon dernier cours de yoga à Intuitive Flow, j’ai choisi Robyn, le vinyasa flow et tout un tas d’étirements à l’aide d’une bandoulière. 
3 semaines. 10 cours. 4 profs. Et beaucoup, beaucoup plus de souplesse ! Quand j’ai commencé, j’avais juste envie de pleurer en pensant à ce grand écart que je maîtrisais tellement bien il fut un temps oh combien lointain. Aujourd’hui, je suis obnubilée par toute cette souplesse que j’ai récupérée. Et puis, il y a ma respiration aussi, qui est en constante amélioration. En 3 semaines. Seulement. En rentrant, c’est décidé : il faut absolument que je continue.

Ce dernier cours, je l’avais imaginé. J’avais acheté des gâteaux à manger tous ensemble, je voulais filmer les enfants en train de chanter, je voulais faire des photos avec eux. Avec les institutrices aussi. Oui, ce dernier cours, je l’avais imaginé. Mais rien ne s’est déroulé comme je l’aurais souhaité...
Il me manquait une dizaine de petites empreintes de mains. J’aurais aimé m’en occuper pendant le cours de mannequinat. Les garçons pendant que les filles défilaient et inversement. Sauf que, pour ne pas les perturber, il était préférable d’attendre la fin du cours de torture pour s’adonner à la peinture. Du coup, à part attendre leur tour pour défiler, pendant 1h, les loulous n’ont rien fait.
Pamela n’étant pas là, on n’était que trois dans la classe : les deux institutrices et moi. Enfin, trois... c’était sans compter sur les deux piqueurs de crise au départ de leurs parents, réquisitionnant chacun l’attention ET les bras d’une ‘‘ibuguru’’ (maîtresse) et me laissant seule pour gérer pour gérer l’activité. 27 enfants. Leurs parents. 2 criseurs. 2 institutrices dans l’impossibilité de m’aider. J’ai cru que j’allais exploser. Je suis allée chercher Yanik, notre coordinatrice du jour, à la rescousse dans la salle d’à-côté pour me servir d’interprète et m’assister. Les loulous devaient retracer la lettre K dessinée sur leur feuille à l’aide de trois fils de laine de couleurs différentes. Pour les fixer, ils devaient préalablement étaler de la colle liquide sur la feuille avec leur petit doigt. Mais quelle idée aussi de choisir une activité hyper compliquée !!! 
Comme si le volcan (moi, hein, pas le Mont Rijani !) ne bouillonnait pas déjà assez, l’instant est venu de récupérer les empreintes des bouts de choux absents les jours précédents. Seuls cinq d’entre eux étaient présents, ce qui auraient pu aller très vite et se faire en parallèle d’une autre activité. Oui mais nan, j’ai eu beau proposer l’idée à Yanik plusieurs fois, au final, pendant que je me la jouais enfin body painteuse (car il a bien fallu 10 minutes pour que les bons loulous se retrouvent à côté de moi), les autres n’ont rien fait. RIEN. Du tout. À part du bruit, évidemment. Beaucoup de bruit !
Le temps de finir, c’était déjà le moment de partir. Pas de gâteaux. Pas de bisous. Je n’avais qu’une envie : pleurer. Non, vraiment, ce n’était pas ce que j’avais imaginé. Pour me remonter le moral, j’ai repensé à tous ces bons moments que j’avais passés, à toutes ces petites mains que j’allais ramener chez moi... Ces petites mains ? Oh pu-t*** !!! Elles étaient restées dans la classe, sur l’étagère où je les avais mises à sécher. Heureusement que le taxi n’était qu’au bout de la rue. J’ai couru comme une dératée, mais au final, mes petites mains, je les ai récupérées !

En tout début de soirée, la bonne nouvelle est tombée : les filles étaient ENFIN arrivées à Ubud ! Elles devaient décoller à minuit de Doha et, n’ayant reçu aucun message de la journée, j’ai tenté de me rassurer comme je pouvais. Pas de nouvelles, bonne nouvelle : pas de message donc pas de wifi, pas de wifi donc dans l’avion. Mais cette fois c’était sûr, merci Rijani, elles avaient parcouru touuuut le chemin qui les séparaient de moi. Pour fêter cet événement comme il se doit, on est allées manger à Watercress, un restaurant un peu plus cher que la moyenne balinaise car un peu plus huppé du centre ville. Un peu plus cher, mais tellement bon ! On avait tellement de choses à se raconter qu’on a atteint le moment fatidique où le patron nous a très gentiment dirigées vers la caisse car le restaurant allait fermer.

Ok, qu’à cela ne tienne, nous voilà parties en quête d’un lieu pour boire un coup. On n’avait pas fait 10 mètres qu’en tournant la tête vers le groupe qui jouait à l’intérieur du Laughing Buddha, on est tombées sur mes copines. Ça tombait bien, c’était justement un bar qu’on m’avait recommandé de tester avant mon départ ! Abstraction faite de la Bintang citron qu’Alyssa a renversé sur mon pantalon, c’était carrément une bonne soirée.

Moral remonté ! Assez pour affronter les 30 bonnes minutes de marches seules, parfois éclairée à la seule lumière de mon portable, dans les rues pentues, désertes et parfois tortueuses d'Ubud et de Penestanan. Peur ? De quoi ? Des grenouilles qui risquent à tout moment de me sauter dessus ? Un peu, peut-être, oui. Mais des gens ? Non ! Ici, peu importe notre tenue (y compris les shorts ou jupes courtes portés par les occidentales), les hommes ne nous dévisagent pas. Ils ne nous embêtent pas, ne nous suivent pas. Je ne dis pas qu'aucun délit n'est jamais commis à Bali mais, en général, ici, le respect inculqué par la religion prend, encore une fois, le dessus. Quant à moi, je me sens bien plus en sécurité dans les rues d'Ubud de nuit que dans les rues françaises de jour..

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