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Towards The Sun
20 octobre 2015

Day 7: Orientation - part 2

Je suis plutôt fière de moi en matière d'adaptation à mon environnement : les conversations interminables des coqs ne m’ont pas empêchée de dormir et ce, malgré la perte de mes boules quies pendant la nuit ! Wouhouuu !!!

À Penestanan (le village où je vis), il y a des ‘‘arches’’ d’entrée le long des rues, décorées un peu comme les temples. Toutes les maisons derrière ces arches appartiennent aux membres d’une même famille. Dans chaque famille, une femme est responsable des rituels d’offrandes : une fois les paniers fabriqués et garnis, elle a pour mission de les déposer sur le temple familial et devant l’entrée des maisons. Ce matin, j’ai eu la chance de tomber sur la dame qui s’en occupe dans la famille à qui appartient la maison où je vis. C’est vraiment une coutume qui me fascine : je voudrais tellement apprendre, comprendre, reproduire. Les couleurs sont tellement belles, l’assiduité et le respect avec lequel les femmes s’en chargent aussi. Je suis en totale admiration !

Ce matin, Dewa nous a emmenées nous promener sur les hauteurs d’Ubud voir des terrasses de riz. Bon, alors, manque de bol, elles étaient sèches. Une fois le riz récolté, ils laissent le sol s’assécher volontairement pendant 3 semaines avant de remettre de l’eau et de replanter du riz. C’est un peu une sorte de jachère accélérée. Bah, positivons : au moins, j’aurai vu les différents cycles de la culture du riz. Maintenant, il faut que je réussisse à replacer ça dans une conversation…

Le long du chemin, il y a quelques stands d’artistes. Beaucoup de peintres, sur toiles ou sur œufs, et quelques sculpteurs. Dewa, nous a emmenées dans une petite boutique où on est restés beaucoup plus longtemps que nécessaire. Bizarre. Je le soupçonne d’avoir choisi la boutique de ses amis. On ne peut pas lui en vouloir, c’est un peu comme ça ici. Il doit récupérer un pourcentage sur nos achats.

Sur le chemin du retour, Amanda (l’une de mes coloc’s) me disait qu’elle aimerait connaître la vraie raison qui a poussé chacune d’entre nous à venir à Bali, pas uniquement la réponse en surface du style ‘‘J’avais envie de faire du bénévolat. J’avais envie de visiter Bali.’’ Ça m’a fait cogiter. Bien sûr que je suis là parce que j’ai toujours voulu faire du bénévolat auprès d’enfants, parce que je voudrais m’initier au yoga et à la méditation. Mais pourquoi Bali ? Pourquoi maintenant ? Qui, dans mon entourage, est au courant ? Qui me connaît vraiment ? Derrière notre gentillesse et nos sourires, chacune d’entre nous cache des blessures, des échecs, des doutes, des peurs, des espoirs aussi. Peu importe nos âges, nos parcours ou nos origines, nous sommes toutes venues chercher la même chose à Bali : NOUS-MÊME.

L’après-midi, on a eu droit à une initiation au Bahasa Indonesia, la langue locale. Maintenant, je sais compter et me présenter. La seule expression que je connaissais déjà, pour l’avoir entendue à chaque fin d’annonce vocale à l’aéroport de Jakarta, c’est ‘‘Terima kasih.’’ (merci). Comme je vois mal dans quel contexte je pourrais glisser de l’indonésien dans une conversation à mon retour, j’ai décidé de profiter de ce petit instant linguistique pour étaler ma science ! ‘‘Selamat sore. Nama saya Tiphanie. Saya dua puluh enam tahun. Saya dari Prancis.  Saya pergi ke sekolah.’’ (traduction : Bonjour. Je m’appelle Tiphanie. J’ai vingt-six ans. Je viens de France. Je vais à l’école.) Les deux dernières phrases sont très importantes car la provenance et la destination sont deux notions essentielles pour les Balinais. Elles font partie de cet équilibre qu’ils recherchent en permanence. Si un Balinais nous demande ‘‘Kemana anda pergi?’’ (où allez-vous ?), il faut éviter de lui répondre qu’on est perdu. Ça le déstabiliserait. Enfin, sauf s’il est chauffeur de taxi : là, il risquerait d’enclencher le mode Picsou ! (‘‘Money, money, MONEYYY!’’ … ou Abba, en fait, au choix !)

Une fois le cours terminé, on est retournées faire un tour au marché. Comme c’était la fin de la journée, ils étaient déterminés à vendre. Le point positif c’est que la négociation peut vite tourner à notre avantage. Mais parfois aussi dégénérer… Amanda en a fait les frais. Pendant qu’elle négociait le prix d’une petite sculpture en bois, une vendeuse voisine a alpagué Alyssa (américaine, elle aussi). Comme elle a cassé ses prix, Alyssa a interpellé Amanda. Et là, la vendeuse n°1 est devenue hargneuse : elle a commencé à crier en indonésien sur sa concurrente et, quand Amanda a voulu s’éloigner de son stand, elle lui a agrippé le poignet pour la forcer à prendre le sac contenant la sculpture et donc payer. Ça s’est passé très vite, mais c’était assez violent à regarder. Amanda est partie sans sculpture, sans payer, traumatisée.

En sortant du marché, encore perturbées, on est tombées sur une cérémonie. On a essayé de savoir, après coup, en quel honneur la moitié de la ville avait défilé sous nos yeux en tenues traditionnelles, mais ça reste un mystère. Il y en a tellement par ici. Je ne sais pas ce que la petite fille et le petit garçon d’environ 7 et 5 ans avaient fait pour être portés sur des chaises en hauteur, quoi qu’il en soit c’était MA-GNI-FI-QUE !!! Les vêtements, les couleurs, la musique, les chars… tout ! Toutes les générations étaient réunies, chacune avec des rôles bien définis. C’était vraiment beau à voir. De quoi oublier l’incident du marché.

Pour nous remettre de toutes ces émotions, on a mangé au Warung River View, un restaurant dans le centre de Bali. Pour accompagner mon satay (je deviens vraiment accro à la sauce cachuète, moi !), j’ai ENFIN testé la Bintang, la célèbre bière locale. Comme il faisait très chaud, on a opté pour la version large. Ah oui mais large, pour moi, ça veut dire la taille d’une pinte, maximum… pas 620ml ! Là, on fait dans le XL !!! Heu… du coup, la vraie question c’est : si je veux un bière à taille ‘‘normale’’, je demande quoi ? une bière XS, s’il vous plaît ? (ça me fait penser que, bizarrement, Dewa ne nous a pas enseigné le mot ‘‘bière’’ cet après-midi…)

On pensait prendre un taxi, mais finalement on est rentrées à pied, toutes les 11, dans le noir, par notre chemin tortueux. Autant la première fois que j’ai vu toutes les marches d’escaliers j’ai déchanté, autant j’ai l’impression que plus je le arpente, plus le chemin paraît court. À ce rythme-là, bientôt, je le ferai en courant ! Je plaisante mais, honnêtement, quand je vois ce que je mange (quantité/qualité) et ce que je dépense (chaleur/sport) chaque jour, il se peut qu’en un mois et demi mon corps subisse quelques changements...

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