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Towards The Sun
19 octobre 2015

Day 6: Orientation - part 1

À Bali, le soleil se lève tôt, du coup, sans masque (probablement logé dans un recoin improbable de mon sac), ni boules quies, difficile de faire une grasse mat'. D'autant que dans ma rue (enfin, mon tout petit chemin), les coqs sont présents en colonies (les combats de coqs sont encore fréquents dans les villages par ici). De quoi mettre en place une vraie fanfare ! Boh, positivons : ça m'a laissé le temps de me préparer tranquillement.

Notre semaine d'orientation a débuté avec la visite d’Ubud, la ville à proximité de Penestanan, notre village. Comparé à Kuta, il y a beaucoup moins de magasins attrapes-touristes, d'embouteillages (ce qui, en contrepartie, implique une circulation-floue beaucoup plus rapide/dangereuse), de chauffeurs de taxis klaxonnant à tout va (cela dit, chauffeur de taxi doit quand même être le métier le plus répandu à Bali, ils paraissent juste un peu moins intrusifs à Ubud qu’à Kuta). À première vue, sans hésiter, je sens que je vais beaucoup plus me plaire ici.
Notre groupe d'orientation comprend une vingtaine de filles (que des filles, la parité comme je l'aime PAS, quoi !), réparties sur trois maisons différentes. Au total, il y a environ 70 bénévoles à Ubud, venus du monde entier et répartis dans 7-8 maisons et sur 5-6 programmes. C'est énorme !! Je pensais qu'on serait une dizaine, à peine. À chaque activité, la longue liste de prénoms à apprendre se rallonge. Ça devient compliqué !

Notre première étape : le palai du roi. L'architecture est très belle, comme dans les temples. Il y a des cérémonies dans l'enceinte parfois et les hommes jouent de la musique sous les "tonnelles". J’espère que j’aurai l’occasion de voir ce que ça donne.
Histoire de s'entraîner à marchander, on est allées faire un tour sur le marché. Mes coloc's cherchaient des sarongs, des espèces de paréos à nouer autour de la taille avant d'entrer dans un temple. J'attends de voir le rapport qualité/prix qu’elles arrivent à négocier avant d'investir de mon côté. C'est impressionnant comme ils doublent les prix à la vue d'un touriste blanc ! Quand je les vois faire, je les imagine en mode Picsou, des symboles de dollars qui clignotent dans les yeux. "Ooooh, MONEY, MONEY, MONEYYY!!!"
Et puis, pour terminer la matinée en beauté, grosse attraction touristique, roulements de tambours ladies and gentlemen, tin-tin-tin-tiiiin (oui bon ok, j'avoue, je sais pas faire le bruit du tambour !) : on a visité la fameuse forêt des singes !!! Même si ces singes-là ne sont pas les plus vicieux de l'île, on était prévenues : pour éviter toute attaque soudaine d'un cousin éloigné donc le degré d'agressivité dépend du taux de remplissage de son estomac, il est plus sage de ne laisser aucun aliment, ni aucune bouteille à vue/à portée de mains, encore moins de se balader les poings fermés. En grosses touristes friquées que nous sommes (ou pas !), on a succombé à l'achat de mini-bananes à donner aux singes pour qu'ils viennent les déguster (enfin, les dégommer en 5 secondes) sur notre épaule et faire de belles photos. Sauf que, quand mon tour est venu, pas de chance, une fois la banane dans les mains, le singe s'est barré la manger dans son coin. Ok, bon, deuxième singe, deuxième tentative... deuxième échec ! Seriously, monkeys??? C'est la couleur de mon t-shirt qui vous revient pas ou quoi ? L'odeur de mon parfum ? Oh, wait, j'en n'ai pas mis, c'est peut-être pour ça !? Bref... peu importe, notre stock de bananes n'étant pas illimité, pas question de me faire couillonner une deuxième fois. Je la voulais ma photo, moi ! Sauf que, réflexe de touriste blanche-friquées-STUPIDE, j'ai tiré la peau de banane vide vers moi. Résultat : l'autre loulou qui a, sans doute, cru que je voulais lui voler son casse-croûte, s'est empressé de récupérer sa peau de banane avant de me laisser une belle empreinte de dents sur l'avant-bras ! Quand on sait que les singes ici sont porteurs de la rage, c'est super rassurant ! C'est à ce moment-là qu'on devient particulièrement doué(e) en matière d'auto-persuasion : "C'est bon, t'as pas saigné, tu risque rien." Et puis, on raconte ses mésaventures à ses coloc's et, devant leur regard inquiet, on se transforme en homme : "Oh mon dieu, je vais me mettre à baver de la mousse blanche (pire que quand je me lave les dents !). Au secours, je vais… je vaiiis mouuurirrrr !!!"

Plutôt que de rentrer manger notre lunch-box peu garnie à la maison, on a testé un restaurant plutôt sympa (Chill Out!) dans le centre ville. Pour changer du riz, j'ai opté pour le mie goreng, un plat quasi-identique au nasi goreng (morceaux de viande en brochette, sauce, un oeuf au plat, légumes). La seule différence : le riz est remplacé par des nouilles. Il va falloir que j'apprenne à cuisiner la sauce à la cacahuète qui accompagne de nombreux plats indonésiens parce que je suis en train de devenir accro !

L'après-midi, on a eu droit à un cours d'initiation aux coutumes balinaises, ce qui se fait ou pas en matière de religion, alcool, relations hommes-femmes, etc. C'était super intéressant ! Surtout qu'à chaque coutume, Dawa, notre coordinateur, nous racontait toujours une anecdote. Et il y en a une qui m'a particulièrement marquée. Il faut savoir qu'ici, les couples ne s'affichent pas en public (ni bisou, ni promenade main dans la main, rien) ; c'est une question de respect. Et alors, dans un temple, encore moins ! Sauf que des amoureux qui avaient dû forcer un peu trop sur le gingembre ont laissé leurs hormones en ébullition prendre le contrôle de leur cerveau. Bisou langoureux, petite gâterie ou câlin plus poussé, on ne connaîtra pas les détails (Dawa ne s'est pas attardé, dommage pour la commère qui sommeille en moi !), quoi qu'il en soit, ils ont été jugés et, en plus de se voir interdire l'entrée sur le territoire indonésien pendant quelques années, les accros du gingembre ont été condamnés à payer la construction d'un nouveau temple. À l'avenir, peut-être qu'ils réfléchiront à deux fois avant de souiller un lieu sacré ! (perso, la question que je me pose c’est ‘‘est-ce que ça a freiné leur libido ?’’...)

Sur le chemin du retour, on a vu la façade arrière d'un temple. Contrairement à la façade avant, pleine de sculptures, statues, etc., elle était complètement lisse, non peinte, brute. Boh, ça m'a surprise : je pensais que les dieux avaient les yeux partout. Apparemment ils n’ont pas accès à la façade arrière. Leur champ de vision doit être limité aux offrandes qui leur sont apportées deux fois par jour...

Dans la catégorie je-teste-des-aliments-inconnus-au-bataillon, j’ai testé un nouveau fruit : le mangoustan. Sa coque est dure, très épaisse, dans les tons de violet. À l’intérieur, le fruit a la couleur et la consistance d’un lychee, mais se détache un peu à la manière d’une clémentine. Et, information principale, c’est bon!

Notre première journée d’orientation s’est achevée en apothéose avec un spectacle de chants et danses balinaises exécutés uniquement par des hommes. Il n’y avait aucun instrument, tous les sons étaient réalisés par les nombreux chanteurs (une cinquantaine, peut-être). C’était vraiment impressionnant ! Surtout quand on se dit que le spectacle a duré deux heures. Je suis aussi en totale admiration devant la manière dont les danseurs positionnent leurs mains. J’aimerais tellement prendre des cours de danse balinaise.

La nuit, c’est le seul moment où il fait bon. J’aime bien m’asseoir sur un coussin à même le sol (il n’y a pas de chaises chez nous) sur le porche avec, comme musique de fond, le chant des grenouilles et des geckos (il faut bien que les coqs reposent leur voix de temps en temps). Je pourrais rester là des heures et des heures.

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