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Towards The Sun
19 novembre 2015

Day 37: The Multi-Stop Day

Ketut, notre chauffeur-de-taxi-trouveur-d'-hôtel-/-restaurant a passé les deux dernières nuits chez son frère, à côté de l'hôtel, pour pouvoir nous conduire jusqu'au Mont Batur aujourd'hui. Quand on voit le chemin à parcourir à la journée, pauvre Ketut, il doit vraiment être financièrement désespéré ! 
Une fois les valises dans la voiture, on était au taquet pour la journée-multi-arrêts.

Étape n°1 : Pemuteran et ses plages de sable noir
Si la plage en elle-même n'avait rien d'exceptionnel, on a tout de même eu l'honneur d'être accueillis en grandes pompes par un papy-babouin et on a pu assister à la baignade matinale et aux jeux aquatiques quelque peu éclaboussants de sa tribu au loin.
De l'autre côté de la route, il y avait un temple grillagé. Bizarre... et puis, en voyant deux trois membres de la tribu traverser la route, on a compris : c'est bien connu, ici, les singes sont des voleurs. Alors, pour protéger les offrandes destinées aux dieux, il semblerait que LA solution adoptée par les Balinais ait été de les emprisonner !

Étape n°2 : Lovina et ses dauphins
Comme le rappelle la statue en bord de plage, Lovina est une petite ville balnéaire réputée pour ses dauphins. Sauf que, sans escapade maritime, impossible d'en apercevoir à l'horizon. À défaut, on a fait un petit tour dans les buis-buis où l'on est tombées sur les débardeurs Bintang que l'on cherchait. 
"C'est combien ?"
"Pas cher. Pas cher."
"C'est-à-dire ?"
"120 IDR." (l'un)
[petit temps de réflexion-conversion-percutage qu'on allait se faire plumer en beauté.]
"Aaaah, ça va pas être possible !!!"
On aura tenu bon, jusqu'à tenter la méthode imparable du non-c'-est-trop-cher-je-m'-en-vais mais, au final, on aura réussi. La vendeuse-alpagapeuse nous a même couru après dans la rue. Réussir à diviser le prix de vente-arnaque d'un article par quatre, c'est plutôt pas mal pour booster son ego. Ouuu yeaaaah !

Étape n°3 : Singaraja et ses expériences alimentaires déroutantes
Comme Singaraja a été la capitale de Bali, on s'attentait à trouver des décors de l'époque coloniale néerlandaise, surtout dans le restaurant recommandé par le Lonely Planet. S'il a été décoré dans le style coloniale il fut un temps, ses murs sont aujourd'hui blancs et totalement vides. Aucune décoration à l'horizon. Bonjour la déception ! La clientèle étant (vue les personnes assises autour de nous) surtout composée de locaux, la carte n'était pas traduite. Et comme, nous, l'indonésien, on maîtrise moyen, pour la comprendre, on a appelé le serveur à la rescousse. Une fois l'assiette sous nos yeux, il a fallu faire preuve d'auto-persuasion pour oublier la vision d'horreur de Mélody qui, de retour des toilettes, a assisté à la découpe de la viande dans des conditions d'hygiène plutôt... inexistantes ! À même le sol, au milieu des mouches volantes.
Mon estomac et mes intestins sont costaux. Je ne risque pas d'intoxication.
Histoire de contrer cette expérience un peu décevante, on a voulu visiter le marché. Si les premiers étalages d'épices et de fruits nous ont mises en confiance, derrière, on a déchanté... comme quoi, la vision d'horreur de Mélody n'était pas si terrible, finalement ! À l'arrière du marché, on a découvert une maman-chat et ses bébés dans un état de maigreur à faire peur. Et, plus on avançait, plus ça nous dégoûtait : les poissons, sans glace pour les maintenir au frais, grillaient au soleil (ici, pas de risque de briser la chaîne du froid, le concept n'existe pas !), les volailles, la tête en moins, gisaient à même la table, entourées de mouches et, à l'étage, on a trouvé un rat au milieu des pommes. Oui oui, un RAT !!! Notre résistance visuelle ayant été mise à rude épreuve, nous étions d'accord sur un point : ON S'EN VA !
Encore sous le choc du non respect des règles d'hygiène alimentaire, on s'est arrêtées dans une banque pour retirer des roupies. Beaucoup de roupies (histoire de limiter les frais bancaires). Sauf qu'en sortant, surprise : des policiers, un cameraman et un journaliste nous ont alpaguées. Oh pu-t*** ! Oh pu-t*** ! Oh pu-t*** ! Quand on sait que, à Bali, la police quadruple son salaire arrondit ses fins de mois en arrêtant les étrangers, notamment sur la route, mon coeur s'est soudainement mis en mode tachycardie. Alors, quand ils nous ont demandé ce que l'on pensait de la police indonésienne et notre itinéraire, mon cerveau à enclenché le bouton moulin-à-paroles. Ça sentait tellement la vidéo de propagande à 15000 km à la ronde ! Au final, plus de peur que de mal, on est reparties avec tous nos billets.

Étape n°4 : Maduwe Karang et son guide un peu trop demandeur
Alors qu'on se croyait sorties d'affaire question parlementation financière, après les vendeurs-alpagueurs-arnaqueurs, un nouveau défi nous attendait : les guides-particulièrement-slash-subtilement-demandeurs ! 
Si les temples très touristiques ont des tarifs d'entrée fixes, les petits temples fonctionnent souvent grâce aux donations. Donations qui donnent lieu à de grands moments je-donne-combien-? de solitudes car on ne veut pas trop donner d'un coup (parce que 1-contrairement aux idées reçues, nous - les touristes au visage pâle - ne disposons pas d'un coffre-fort rempli de lingots d'or, 2-on anticipe la possibilité, fort probable, que d'autres donations soient exigées fortement appréciées en cours de visite), mais on ne veut pas non plus passer pour une pince (d'autant que la somme est reportée sur un cahier des registres juste à côté de notre nom).
Passé cet instant psychologiquement éreintant, la visite a (pourtant) bien commencé. On avait le guide pour nous ; guide qui, en plus de nous proposer de nous prendre en photo devant le temple, nous a confectionné à chacune une petite décoration capillaire réalisée à partir de deux fleurs de frangipanier. Au fur et à mesure de la visite, il nous parlait de plus en plus de lui. Comme il a grandi sur place, il n'y avait, à priori, rien de suspect. Et puis, il a dérivé sur son problème oculaire et le médecin-touriste-occidental(-riche ?) qui lui a offert un traitement. Ok, pourquoi pas. Sauf qu'il est revenu sur le sujet, subtilement, certes, mais de façon déjà trop insistante pour me mettre la puce à l'oreille. Et ça n'a pas manqué : ce que le guide voulait, en fait, c'est qu'on lui donne de l'argent pour pouvoir renouveler son fameux traitement. Arrrrg...
"Chère population balinaise, je te serais gré de cesser dès à présent de me prendre pour une bourge pleine aux as, moi qui ai renoncé à mon petit salaire de formatrice à mi-temps pour faire du bénévolat et ainsi dépenser, ne serait-ce que pour subvenir à mes besoins vitaux, le peu d'économies qu'il me reste. Avec tout mon ras-le-bol respect.. T."

Étape 5 : Mont Batur
Comme, lorsque je me suis lancée dans l'ascension du "mont de la torture" quelques semaines plus tôt, j'ai fait la route aller de nuit et que j'étais tellement épuisée que je me suis écroulée comme une masse au retour,. je ne l'avais jamais vu de loin, trônant au bord du lac du même nom. Alors, histoire d'immortaliser la scène, j'ai demandé à Ketut de nous prendre en photo toutes les trois. Avec le Mont Batur en arrière plan, il en allait de soi. Enfin, pas pour tout le monde apparemment. Du coup, après trois tentatives carrément infructueuses et un bon fou rire (Ketut, qui rigole super facilement, a un rire trèèès communicatif), j'ai enclenché le plan B : tendre mon appareil à un autre touriste et mettre Ketut, avec nous ET la montagne (!), sur la photo.

Étape n°6 : Songan et le Mapa Lake View Homestay
Et puis, le moment est venu de dire au revoir à Ketut. Il nous a déposées devant notre maison d'hôtes, loin du bruit des voitures et de la foule, avec vue sur les montagnes et le lac, et même un petit abris-temple pour déguster notre jus de banane d'accueil. 
Le soir, après avoir profité de la vue depuis notre terrasse et négocié avec beaucoup (beaucoup !) d'acharnement les tarifs proposés pour escalader le mont de la torture, on a mangé sur place du poisson pêché dans le lac et cuit au barbecue par le propriétaire.
À 22h, toutes nos lumières étaient éteintes. Demain, une looongue journée attendait les filles.

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