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Towards The Sun
16 novembre 2015

Day 34: Once Not Twice

Vivre à Ubud sans tester la Yoga Barn n'était pas envisageable. Alors, à 6h du matin, on a enfilé nos leggings et, à jeun, la bouteille d'eau en mains, on a pris la direction de la célèbre école de yoga. Après avoir un peu galéré pour la trouver (heureusement que les locaux étaient là pour nous aider), on est entrées dans le temple des yogis. Des boutiques vendant des vêtements amples et élastiques, des tapis de yoga, des livres sur le bien-être, des kiosques proposant des boissons et des snacks sains et bio, des salles de cours entièrement ouvertes sur l'extérieur, le tout loin, très loin, du trafic intensif et des coups de klaxons de la ville.
Oui mais, voilà : la célébrité a un prix. Un prix qui nous a valu de suivre le cours depuis le fond de la salle serrées comme des sardines au milieu des 60 autres personnes venues assister au cours ce jour-là, près de la baffle nous empêchant d'entendre correctement les indications de la prof qui ne portait pas de micro, à tenir très longtemps dans chaque position. Moi qui ai passé trois semaines en mode on-refait-plusieurs-fois-le-même-enchaînement, j'ai eu l'impression d'assister à un cours de torture musculaire. Heureusement que j'ai débuté le yoga à Intuitive Flow parce qu'après un cours comme ça, je n'aurais peut-être jamais eu envie de revenir.

Après un bon petit déjeuner et un détour par le marché d'Ubud, nous avons rejoint notre chauffeur "chambérien", direction Munduk. En chemin, on s'est arrêtés à Tegal Sari, une plantation de café. Pour rejoindre la terrasse de dégustation, on a traversé une allée bordée d'un arbre de chaque espèce. On s'attendait à apprendre plein de choses sur les plantations, la récolte, etc. (moi qui ai corrigé les mémoires de mes apprentis pâtissiers, je suis bien placée pour savoir qu'il y en a des choses à dire sur la vanille et la fève de cacao) Oui mais nan. La bonne femme s'est contentée d'un "C'est un cacaoyer... C'est un vanillier..." Et pendant la dégustation, rien. Pas même un "Qu'est-ce que vous préférez ?" Autant dire qu'on a été déçues, tellement qu'une fois dans la boutique, on n'a rien acheté. Quand elle a compris que c'était peine perdue, elle est remontée voir le chauffeur qui, bizarrement, faisait du boudin quand on a repris la route. Ben oui, car qui dit zéro achat, dit zéro gain, dit zéro commission. Il est beau l'envers du décor du commerce balinais !

Comme tenter par tous les moyens de relancer une conversation, ça creuse, on a fait un arrêt-repas à Uma Luang Sari, un restaurant-buffet en bord de route. Si la nourriture était loin de casser des briques, la vue sur les terrasses de riz, elle, était magnifique ! 

En se rapprochant de Munduk, on a eu droit à une bonne grosse averse. C'est donc ça la saison des pluies ?!! Bon, ben, le temple Ulun Danu Beratan et le lac attendront. Toute cette eau et cette chute de températures, moi, ça m'a donné envie d'enfiler un pull et boire un truc bien chaud. Et ça tombait bien car, à notre arrivée à l'auberge de jeunesse Dangin Mangkalan, après avoir raclé l'eau devant notre porte de chambre, les propriétaires nous ont apporté des biscuits et du thé que l'on a dégustés sur notre terrasse, les yeux rivés sur les montagnes.

Une fois nos shorts-T-shirts troqués contre des pantalons-pulls, on est parties explorer le village... enfin, la route bordée de quelques maisonnettes sur 100 mètres qui constitue le village. Ici, il y a très peu de touristes, pas de vendeurs pour nous alpaguer ou de chauffeurs pour nous crier "Taxi ? Taxi ?". Pas de cheveux trempés ou de gouttes de sueurs pour ruisseler le long de mon dos. Pas d'air pollué non plus. Ici, il y a les montagnes. Les montagnes et...

"Ce soir, il y a un combat de coqs dans le village, si vous voulez."
"Ah ouai, trop bien !!! On y va ?"
Heu... Charline... Des spectateurs qui parient. Des éleveurs qui excitent leurs bêtes. Des coqs, une grande lame pointue accrochée à la patte, qui s'entretuent. Pourquoi tant d'engouement ?
Même si elle n'est apparemment plus tout à fait légale aujourd'hui, la tradition persiste dans les villages sur toute l'île de Bali.
Les combats ont commencé avec environ 2h de retard sur l'heure annoncée, 2h pendant lesquelles on a découvert la déchetterie (ou plutôt la montagne de déchets à ciel ouvert dans laquelle les chiens errants viennent se nourrir) de Munduk - ce qui est assez surprenant pour une culture autant en communion avec la nature - et on s'est fait dévisager bien comme il faut par les hommes... tous les hommes... rien que des hommes... de tous âges, présents ce soir-là. En même temps, trois jeunes femmes blanches au milieu d'une cinquantaine d'hommes à la peau mate, faut avouer que ça passe difficilement inaperçu ! Mais qui a eu cette idée folle de vouloir assister à un combat de coqs ???
Vue la taille de la lame, les combats vont très vite. Et comme elle s'enfonce profondément, le sang ne gicle pas façon Kill Bill. Par contre, l'évisceration du coq perdant mais encore vivant, ça m'a carrément pas bottée ! Après deux combats, on est parties. Je voulais voir ce que c'était. J'ai vu. Aujourd'hui, d'expérience, je peux l'affirmer : les combats de coqs, ça n'est pas fait pour moi !

À 21h, dans la rue-village de Munduk, il n'y avait rien d'ouvert à part un tout petit buibui où on a commandé sans trop savoir ce qu'on allait manger. En l'occurrence, des épices piquantes. Beaucoup d'épices piquantes. Aaaaah... rendez-moi ma bouuuche !!!

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